Le gouvernement a tranché, les français nés après 1950 devront travailler plus longtemps aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé. Cette réforme qui se veut équilibrée touche tous les contribuables. Les nouvelles taxes imposées aux ménages français devront rapporter 1,5 milliards d'euros et celles imposées aux entreprises apporteront 2,2 milliards d'euros en 2011.
Éric Woerth a annoncé mercredi dernier, les grandes lignes de la réforme des retraites :
- À partir du 1er juillet 2011, l'âge augmentera progressivement de 4 mois par an
- L'âge légal de départ à la retraite sera en conséquence porté à 62 ans d'ici 2018
- La durée des cotisations sera allongée à 41 ans et demi à partir de 2020
- Pour les salariés n'ayant pas leur cotisation à jour, ils devront travailler jusqu'à 67 ans au lieu de 65
- Le capital et les hauts revenus seront taxés à hauteur de 41% sur la tranche supérieure de l'impôt sur le revenu, ce qui revient à 1% supplémentaire
- Renforcement de la taxe sur les options sur titres et retraites chapeaux
Les cotisations des fonctionnaires seront alignées sur le privé. Leur taux passera donc de 7,85% à 10,55%, mais avec un étalement sur 10 ans.
À compter de 2012 : fin du dispositif de départ anticipé pour les parents (fonctionnaires) de trois enfants ayant 15 ans de service.
Pour obtenir le revenu minimum garanti, les agents publics devront soit, avoir tous leurs trimestres, soit, atteindre l'âge d'annulation de la décôte.
Le calcul des pensions reste basé sur les 6 derniers mois.
L'âge de départ sera maintenu à 60 ans, selon le niveau de pénibilité du travail jugé au cas par cas et selon, si le salarié a atteint 20% de taux d'incapacité « souffrir d'un affaiblissement physique avéré » (Éric Woerth).
La majorité présidentielle a jugé cette réforme nécessaire et équitable.
Nécessaire car les français vivent plus longtemps et la crise économique a considérablement endetté le pays. C'est pourquoi, le gouvernement demande aux agents du privé et du public un effort substantiel pour ramener le système des retraites à l'équilibre en 2018.
De plus, selon le gouvernement, cette réforme serait favorable à l'emploi des seniors, car elle pourrait inciter les entreprises à embaucher ou à maintenir les salariés de plus de 50 ans dans leurs effectifs.
Au niveau des syndicats, il subsiste quelques divergences d'opinion sur le texte. Si la CGT et la CFDT sont unanimes pour que le texte soit réécrit, FO demande pour sa part, son retrait. Cette nuance ne devrait pas les diviser pour la mobilisation nationale prévue le jeudi 24 juin.
L'opposition ne voit pas l'équitabilité annoncée et indique que les efforts fournis par les salariés du public et du privé seront nettement plus élevés que ceux des hauts revenus. Elle trouve dans son ensemble ce texte injuste.