L'informatique est devenue indispensable aussi bien en production professionnelle que personnelle. Au même titre que la télévision, il est rare aujourd'hui qu'un foyer ne possède pas au moins un ordinateur.
Pour communiquer avec ce dernier, la méthode la plus conventionnelle reste le clavier.
Cet article est justement consacré à un outil que l'on peine encore à maîtriser et à raison.
En France, il est connu sous le nom AZERTY, baptême lié aux six premières lettres de la première rangée des touches alphabétiques, dérivé de la disposition anglaise, le QWERTY.
Malheureusement, la disposition de ces claviers qui date de la fin du 19ème siècle n'a pas été étudiée à l'avantage de l'utilisateur, mais pour pallier aux problèmes techniques des machines à écrire.
Pourtant, il existe des claviers adaptés à notre époque et possédant une disposition logique des touches, permettant un confort d'utilisation et une perception intuitive.
Cet article s'adresse aussi bien aux dactylographes en tout genre (adjoints administratifs, secrétaires, informaticiens...) qu'aux utilisateurs lambda. Et pourquoi pas, inspirer le ministère de l’Éducation nationale.
En 1868, Christopher Latham Sholes invente la machine à écrire, dont la mécanique de frappe se fait en appuyant sur une touche qui enclenche un levier tamponnant le papier et reprend sa position initiale, une fois le doigt relâché.
Sholes, avec l'aide de Carlos Glidden, étudie alors une disposition des lettres afin que les leviers ne s'entrechoquent pas. Le clavier de Sholes, plus connu sous le nom de QWERTY était né...
Anecdote : James Densmore qui contribua financièrement à l'invention, lui suggéra de mettre le mot « typewriter » (machine à écrire) sur la rangée supérieure.
Sholes n'étant pas un homme d'affaires, en 1872, il vend ses droits pour 12 000 $ à James Densmore qui conclut un accord en 1873 avec la société E. Remignton & Son (fabricant d'armes et de machines à coudre).
La commercialisation à grande échelle du clavier QWERTY débute à cet instant.
Si les ventes ont du mal à décoller au début, 5 ans plus tard, suite à quelques modifications techniques (introduction de la touche MAJ, levier monté sur ressort, visualisation de l'écrit...), la nouvelle version de la machine connaîtra un succès gigantesque, jusqu'à vendre au début du 20ème siècle, 100 000 machines à écrire par an.
Entre-temps, Sholes soumet à la société une nouvelle disposition pour les touches en faveur de la dactylographie pure qui lui est refusée par la société Remigton...
Il était trop tard, alors qu'on entrait au 20ème siècle, trop de personnes avaient appris à mémoriser l'agencement du QWERTY.
Trente ans plus tard, August Dvorak et William Dealey analysent, grâce au financement de la Fondation Carnegie, une nouvelle disposition du clavier, alliant la logique et le confort. Cela les conduit à la création du clavier Dvorak en 1932.
Cette même année est née la version simplifiée du Dvorak.
À la base, le Dvorak, s'adresse à la langue anglaise.
La conception se veut intuitive et reposante. Les lettres les plus utilisées sont sur la rangée de base, celle où les doigts sont au repos. Les voyelles sont placées sur la partie gauche.
August Dvorak, étudia la pratique à 10 doigts des dactylographes, et remarqua que les touches du clavier QWERTY étaient si aléatoires, que ces dernières n'équilibraient pas l'alternance des deux mains et leur infligeaient des contorsions extrêmes.
Alors que le QWERTY est hasardeux, le Dvorak répartit intelligemment la charge de travail.
Malheureusement, le QWERTY et ses dérivés (AZERTY, QWERTZ...) ont été imprimés dans le subconscient collectif et le Dvorak se heurtera aux fabricants industriels, communauté enseignante, gouvernement et tous les habitués... qui empêcheront sa commercialisation.
Ce n'est qu'en 1982, que le Dvorak sera reconnu officiellement par l'ANSI.
Le Dvorak est si performant que de nombreux pays ont repris le principe pour l'adapter à leur langage.
Il existe plusieurs dispositions reprenant le concept d'August Dvorak, mais adapté pour la langue française (caractères latins, accents...).
Principalement deux claviers sortent du lot, le Dvorak-fr de Francis Leboutte et le BÉPO.
Puisqu'il faut faire un choix, nous opterons pour le BÉPO, ce dernier qui est sous licence libre bénéficie d'une communauté active et d'une documentation très riche.
Le BÉPO tout comme l'AZERTY tient son nom des 4 premières touches alphabétiques de la rangée supérieure gauche.
Sur un clavier AZERTY, chaque mot sollicite une charge ardue pour chaque main. Exemple : avec la phrase « Clara, tu es belle », c'est la main gauche qui est sollicitée à 70%.
Pour le même exemple, avec un clavier BÉPO, il n'y a pas d'équivoque, la charge de travail est bien répartie et respecte l'équilibre entre les deux mains, c'est du 50/50.
Contrairement à l'AZERTY, le BÉPO a étudié les mots usuels de la langue française les plus courants afin de disposer les lettres intelligemment.
L'avantage d'une telle disposition est d'une importance capitale pour un usage quotidien :
- La frappe est plus rapide
- Le confort est au maximum
- Moins de chance d'attraper des TMS (canal carpien, tendinite...)
- Moins de fautes de frappe
- Apprentissage assimilé rapidement
Changer ses habitudes n'est pas toujours commode, mais le jeu en vaut la chandelle.
Les diverses méthodes (voir liens en fin d'article) préconisent une adaptation rapide.
Assimiler un nouveau langage ne supprime pas l'original, mais au contraire l'enrichit. Vous pourrez aisément par la suite revenir à la disposition AZERTY, sans rien avoir oublié.
Vous pouvez dès aujourd'hui tester le Dvorak sur votre ordinateur (BÉPO, Dvorak-fr...). En effet, tous les systèmes d'exploitation, que ce soit sous Windows, Mac, GNU/Linux... peuvent installer les dispositions du Dvorak et de ses dérivés.
Liens complémentaires s'ouvrant dans une nouvelle page: