Dès son allocution, Nicolas Sarkozy explique qu'il n'augmentera pas le SMIC, car cela concernerait "seulement un salarié sur 10" et s'aligne sur les arguments de Laurence Parisot, à savoir, que cela entraînerait aussi la fermeture de petites entreprises. Pour le chef de l'Etat, la clé de la relance reste : l'investissement.
La crise venue bien après la déchéance du pouvoir d'achat, conforte la politique du gouvernement de ne pas reconduire un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Le service public dans son ensemble (justice, éducation, santé etc.) n'est pas une priorité pour Nicolas Sarkozy, mais une contrainte économique.
Paradoxalement, il reconnaît que les conditions de travail des fonctionnaires se sont considérablement dégradées ces dernières années. Il pense aussi à plus de considération pour les agents du secteur hospitalier, les enseignants et à tous ceux dont les efforts ne sont pas assez récompensés.
Néanmoins, de l'entretien avec les organisations syndicales et patronales, le chef de l'Etat a concédé quelques mesures sociales pour l'agenda 2009 :
- Les salariés au chômage seront indemnisés "jusqu'à 75% de leur salaire brut"
- Les banques devront assouplir les échéanciers d'emprunt
- Prime exceptionnelle de 500 € pour les chômeurs ne percevant pas d'allocation et ayant travaillés de 2 à 4 mois
- Les entreprises bénéficiant du plan de relance s'engageront à former et à recruter des jeunes
- Un fond d'investissement pour l'emploi et la formation sera créé à valeur de 3 milliards d'euros
- Une prime de 150 euros pour les ménages bénéficiant de l'allocation de rentrée scolaire
- Ristourne de l'impôt sur le revenu pour 4 à 6 millions de foyers
Les partenaires sociaux sont dans l'ensemble déçus par ces "mesurettes" jugées insuffisantes et ne répondant pas à la réalité de la situation.
Dans ces conditions, un nouvel appel à la mobilisation unitaire a été lancé par l'ensemble des syndicats pour jeudi 19 mars.
A noter que le lendemain de l'intervention de Nicolas Sarkozy, qui avait mis de côté les problèmes économiques de l'Outre-Mer, François Fillon annonce une augmentation de 200 euros par mois pour les bas salaires en Guadeloupe.