L'actualité concernant l'intervention télévisuelle de Nicolas Sarkozy du jeudi 5 février en réponse à la grande manifestation sociale et unitaire du jeudi 29 janvier sera brève.
Le gouvernement maintient le cap de ses réformes, même si quelques propositions ont été annoncées, celles-ci ressemblent plus à des effets de manche, qu'à de réelles remises en question sur les réformes du gouvernement.
Pour la Fonction Publique :
Le président de la République maintient la réforme du non remplacement d'un fonctionnaire sur 2 partant à la retraite.
Selon lui, les dépenses publiques pèsent trop sur le privé.
L'engorgement que subissent les tribunaux, les hôpitaux et l'Education Nationale ne sera donc pas soulagé par le recrutement.
Dans ce contexte, la réforme du lycée, dont la volonté principale est de supprimer des milliers de postes d'enseignants, sera toujours à l'ordre du jour même si Xavier Darcos, sous la pression tenace de la FIDL, de l'UNL, des parents d'élèves et de tout le corps enseignants a été contraint d'annoncer fin décembre 2008 que celle-ci serait remise à plat. En réalité, le chef de l'Etat a précisé que celle-ci serait maintenue et qu'il faudrait plus de temps pour expliquer à la communauté enseignante les bienfaits de cette réforme.
Pour le secteur privé, l'emploi et les mesures sociales :
- Suppression de la taxe professionnelle en 2010 pour les entreprises. Ce sera un manque à gagner de 8 à 22 milliards d'euros pour les collectivités locales. L'hypothèse de remplacer cette taxe par une fiscalité écologique telle que la "taxe carbone" reste une piste probable pour le gouvernement
- Relance de l'économie à hauteur de 26 milliards d'euros en ce qui concerne l'investissement et non la consommation
- Création de plusieurs TGV, rénovation des campus et des bâtiments publics devraient créer de l'emploi
- Préférence de l'activité partielle afin de maintenir le contrat de travail dans l'entreprise
- Suppression de la première tranche de l'impôt sur le revenu
- Arrêt des délocalisations
- Règle des trois tiers pour le partage des profits : 33% aux salariés, 33% aux actionnaires et 33% à l'investissement
Propositions pour les plus concernés par la crise :
- Chèque emploi service payé par l'Etat pour les personnes âgées ou les mères de famille seule
- Augmentation des allocations familiales
- Augmentation des indemnisations de chômage à temps partiel
Réaction des syndicats et de l'opposition :
L'intervention du Président n'a pas convaincu l'ensemble des syndicats qui sont par ailleurs déçus que celui-ci n'ait pas pris de mesures afin de relancer le pouvoir d'achat par la consommation, ni d'augmenter les salaires.
Toutefois, ceux-ci se réservent pour le rendez-vous pris le 18 février avant de prendre des décisions sur une nouvelle mobilisation unitaire.
L'opposition politique (PCF, PS, MoDem, NPA...) pour sa part, critique le fait qu'il y ait un réel décalage entre les difficultés financières des citoyens français survenues bien avant la crise et le gouvernement qui ne change rien à sa politique de départ.