Si on coupe la poire en deux : entre les chiffres de la police et ceux des syndicats, ce sont plus d'1,75 millions de manifestants qui ont défilé dans la rue.
Toutes les grandes villes de France étaient mobilisées pour réclamer le retour d'un vrai pouvoir d'achat, l'arrêt de la destruction du service public (suppressions de postes, d'établissements de proximité, privatisation...), le sauvetage des emplois du privé et du public, ainsi que défendre les salaires qui sont loin de suivre la hausse phénoménale des prix des produits de première nécessité liée notamment à la spéculation des matières premières.
Le pari de l'unité entre syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FO, FSU, US Solidaire, UNSA...) a été une réussite. Tous les secteurs ont répondu à l'appel et c'est en masse que les salariés du public et du privé sont venus exprimer leurs inquiétudes, mais aussi leur colère.
A noter toutefois que les usagers ont été surpris (agréablement ou non) du fait que le secteur du transport n'ait pas été totalement bloqué contrairement aux prévisions annoncées, même si 30 à 40 % des agents (SNCF, RATP...) étaient en grève.
Les réseaux de télécommunication ainsi que le domaine de l'énergie tel qu'EDF ont assuré leur service malgré la grève d'un tiers des salariés.
En moyenne, ce sont plus de 30 à 45 % de fonctionnaires et assimilés qui ont manifesté, la Fonction Publique d'Etat ayant été la plus mobilisée.
Les lycéens et les professeurs étaient sans grande surprise en force. L'unité a été au rendez-vous puisque les retraités, les employés du privé, les cadres, les artisans, les PME ont tous rejoint le cortège.
Face à ce mouvement social très fort, le chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy a confirmé l'entretien prévu en février avec les syndicats, même si celui-ci pense que cet excès de colère est dû, non pas à la politique du gouvernement, mais à la crise actuelle ! Le diapason ne semble pas résonner à l'unisson et le dialogue risque de s'avérer difficile.